Analyser une situation qui soulève des enjeux éthiques met plusieurs disciplines à contribution.
Par exemple, plusieurs sciences peuvent apporter un éclairage sur les usages non conventionnels des médicaments :
- La psychologie peut informer sur certains facteurs qui poussent les individus à recourir aux psychotropes ou aux bêtabloquants : leurs motivations, leurs émotions, leurs perceptions, leur estime de soi, les éléments de leur histoire personnelle, etc.
- La sociologie peut aider à comprendre l'émergence de l'usage non conventionnel des médicaments comme phénomène lié à des facteurs sociaux, par exemple le culte de la performance et de la jeunesse.
- La pharmacologie peut expliquer le mode d'action de ces médicaments, leurs effets sur le corps ainsi que les risques qu'ils posent à court ou à long terme pour la santé humaine.
- L'économie peut clarifier les coûts et les bénéfices de l'usage non conventionnel des médicaments : le coût de ceux-ci et de la prise en charge médicale, les bénéfices économiques liés à l’augmentation de la productivité des consommateurs, etc.
Ces sciences peuvent décrire, expliquer et prédire les faits, mais ceux-ci ne permettent pas à eux seuls de déterminer quelle action est la bonne. Bien entendu, la connaissance des faits influencera beaucoup l’évaluation de la situation. Toutefois, se prononcer sur les valeurs morales à privilégier dans l'agir est un aspect qui relève de l'éthique.
Alors que les sciences s’intéressent à ce qui est ou sera, l'éthique se prononce sur ce qui doit être en matière d'action humaine.