Une chose qui a de la valeur est supérieure à d'autres sous certains aspects, elle est désirable, elle a de l'importance. Dire qu'une chose a de la valeur suppose donc de l'évaluer et de la comparer avec d'autres choses.
Bien entendu, il ne s'agit pas nécessairement de lui faire passer un test ou de spéculer sur son prix. La carte d'anniversaire reçue de ma grand-mère il y a plusieurs années a beaucoup de valeur à mes yeux, quoique je ne puisse pas la mesurer. Et elle en a davantage que celle reçue de mon meilleur ami, même si j'accorde aussi de la valeur à celle-ci. Je peux donc évaluer et comparer la valeur sentimentale de ces cartes.
De la même manière, les valeurs morales peuvent être comparées et classées selon leur importance. Par exemple, même si les valeurs de générosité et de justice sont primordiales pour bien des gens, plusieurs considèrent la justice plus fondamentale que la générosité.
En présence d'un dilemme éthique où des valeurs s'opposent, on essaie d'ordonner celles-ci en fonction de leur importance. Cet exercice s’appelle la hiérarchisation des valeurs. Il s'agit d'une étape essentielle pour tenter d'identifier la bonne action à poser : la meilleure solution au dilemme cherchera à concilier les valeurs selon leur ordre de priorité.
Dans l'exemple de l'adultère, si l'honnêteté l'emporte sur la solidarité familiale, la bonne chose à faire sera d'avouer celui-ci; par contre, si la solidarité familiale prime l'honnêteté, ne pas avouer sera la conduite à adopter. C'est la même chose pour le médecin à l'égard de sa patiente : la bonne action à poser (l'informer ou non de sa condition) dépendra de ce qui importe le plus entre le principe de bienfaisance et le devoir de ne pas mentir.
Dans la solution d'un dilemme, la valeur ou le principe primordial occupe la place centrale. Mais la ou les autres valeurs ne sont pas mises de côté pour autant : on cherche aussi à les promouvoir dans la mesure du possible. Il arrive toutefois que l'on ait affaire à un choix binaire où la conciliation est irréalisable. Dans ce cas, seule la valeur primordiale sera retenue. Il arrive également qu'on ne parvienne pas à hiérarchiser les valeurs : il s'agit alors de négocier un compromis entre celles-ci.
L'éthique conduit donc à se demander : « Quels sont les valeurs et les principes les plus importants? Et pourquoi le sont-ils? » Répondre à ces questions permettra de faire face aux dilemmes éthiques que l'on rencontre, et possiblement de les résoudre.
Les exemples présentés jusqu'à maintenant concernent des actions d'individus, mais il existe aussi des questions de société qui mettent en jeu des valeurs et des principes.